Mon frère Christophe est décédé ce dimanche 12 septembre, à Chauffailles (71). Nous l’avons accompagné au cimetière d’Anzy-le-Duc (71) aux côtés de nos parents ce vendredi 17 septembre.
Voici quelques témoignages recueillis à cette occasion. Vos contributions continueront d’être les bienvenues

Léa, fille de Christophe
Tu disais que la vie n’est qu’une succession d’emmerdements…
Moi, j’aurais bien aimé qu’elle dure plus longtemps avec toi. Le toi des belles années. Celui de mes 15 premières années.
Les années où on faisait la course pour s’habiller le matin, on allait à l’école à cloche pied, on nourrissait les pigeons à Montmartre et on en avait partout. Puis la tournée avec Eddy Louiss en J7, sur scène avec toi à 10 ans avec mes maracas, marcher sur nos ombres, entendre tes gammes et tes arpèges qui roulaient dans le salon, faire des bisous d’esquimau, de papillon, de lapin (que je refais avec mes filles aujourd’hui), cuisiner des trucs rigolos, Michel Petrucciani à la maison (tu me fais monter sur ses genoux et poser mes mains sur les siennes), tu me faisais conduire les auto tamponneuses sans les mains, chercher des yeux les souris dans le métro, jouer de la flûte avec le nez…
J’adorais Michel Legrand, tu le détestais … tu disais « quel con celui-là ! il m’a tout piqué ! » On se faisait rire l’un l’autre…
Je t’aimais plus que tout. J’avais 15 ans.
Et puis tu as choisi de quitter cette vie qu’on s’était faite ensemble…
Une descente… Ton alcoolisme, ton autodestruction, ton âme sombre, ta colère, les procès, et tes disparitions. Quand on se rapprochait, tu sombrais. Plus j’allais vers toi, plus tu descendais vers le fond.
Tu fuyais le bonheur car il te rendait trop triste. Je me souviens de tes éclats de rire, pleins de mélancolie.
Tu n’avais pas la force de me dire ce que tu devais me dire. Et je ne pouvais rien y faire.
Combien de fois on a cru pouvoir recoller les morceaux et combien de fois tu t’es de nouveau recroquevillé.
Ca fait mal d’attendre toute sa vie quelque chose de si naturel pour les autres.
Ton dernier appel il y a 6 mois. Cette fois, je crois que j’étais vraiment fâchée.
Je te pardonne. Sois enfin en paix. Les regrets sont pour les vivants, avec aussi et heureusement, le souvenir des bons moments.
Tu disais tout le temps que la vie n’est qu’une succession d’emmerdements…
Aujourd’hui, finis les emmerdes !
Ciao papa
Mathilde, fille de Christophe
Christophe, je ne l’ai pas beaucoup connu.
Je sais qu’à un moment donné çà a dû être un bon frère, un fils, un oncle, un copain, un père.
Pour moi, c’était plutôt un clown.
Je le souviens qu’il faisait rire, et c’est comme çà que j’aimerais lui rendre hommage. Je crois que c’est malheureusement la seule chose que j’ai héritée de lui.
Malheureusement, parce qu’à part ma compagne Léa, qui est très bon public, il faut avouer que c’est un humour un peu bancal.
D’ailleurs, un jour, il m’a dit, tu sais pourquoi les profs t’aiment pas ? Parce que toi-même tu ne rigoles pas à tes blagues.
Qu’est-ce qu’il en savait des profs…
C’est vrai que grâce à lui j’aurais pu participer aux Jeux olympiques de billard. Si sûrement ça existait… oh ça va, ça avait son charme les PMU de Marcigny !
En parlant de charme, Christophe était un personnage particulier. Tous les dimanche parent/enfant à la con, il portait son manteau bleu, tâché, troué, déformé. C’est la seule tenue que j’ai connue.
Un jour, je l’ai vu habillé différemment, il portait les couleurs d’Ikéa, et c’était pour le mariage de ma sœur. Costume bleu, chemise jaune, ou l’inverse.
Ma sœur elle, en plus de son humour, elle a hérité de l’amour pour la science… Vous voyez les inventions, les voitures biosourcées…
Tous les parents apprennent un jour à leurs enfants à conduire.
Léa 12 ans, moi 4.
A quelle vitesse on décolle quand on roule sur un dos d’âne ?
C’était moi sur les genoux au volant, on a failli terminer dans le fossé.
Il faisait plein de blagues Christophe.
A un moment, je pensais que c’était le seul à m’avoir compris.
Il avait composé une musique à mon propos qui disait que j’étais quelquefois super sociable, mais que quand j’étais dans ma bulle, fallait pas venir me faire chier.
Y’a une blague que j’ai pas trop aimé, non, là vraiment c’était pas ouf. Quand il a décidé de vraiment venir me faire chier en usant d’un procès pour me voir, alors que le simple fait d’être sobre aurait pu me faire changer d’avis.
Et puis sa dernière blague (un peu lourde franchement, là t’aurais pu faire mieux) mourir le jour de mon anniversaire. Merci d’avoir attendu qu’on soit réuni avec Evelyne et Léa.
Mais bon, au moins il doit être content, finir sur ses 69 ans, année érotique, çà c’est la classe.
Allez salut, bon vent et sois en paix là où tu es.
Frédéric, son frère
Nous sommes réunis autour de toi pour t’accompagner dans ce grand passage.
Depuis quelques jours, au fil des conversations, des messages reçus, nous sommes nombreux à regretter ce que nous ne nous sommes pas dit, ce que nous n’avons pas fait.
Moi, je voudrais aujourd’hui vous raconter quelques souvenirs qui peut-être pourraient compléter le portrait que nous nous faisons de toi.
Première image
Christophe, dans l’eau, tu étais une anguille, vive, insaisissable. Tu étais capable de défier n’importe qui sur une longueur de l’Arconce. Avec les conseils avisés de Michel Dubois, tu avais appris à te glisser sous les branches, pour farfouiller entre les pierres, et nous ramener des paniers d’écrevisses, ou de perches, ou de brochets, mais çà c’est plus difficile.
En tout cas, tu savais mettre à profit ta longue carcasse pour planer sous l’eau, sans bruit, avant de ressurgir beaucoup plus loin, là où on ne t’attendait plus, avec parfois un trophée dans la main.
Deuxième image
Christophe, tu aimais les bagnoles. Et tu n’étais pas le seul dans la famille.
Rappelle-toi, les raids en 2CV camionnette entre Denain et Anzy-le-Duc, parfois avec Gilles Delattre, souvent de nuit, avec de temps en temps une réparation sur le bord de la route au moyen de quelques bouts de ficelle ou de fil de fer.
Rappelle-toi la course de côte du Beaujolais, où nous n’étions que spectateurs, particulièrement attentifs aux réalisations de bricoleurs géniaux pour transformer une Dauphine ou une R8 en engin de course
Troisième image
Christophe, tu étais musicien, vraiment musicien. Peut-être c’est là que tu trouvais le moyen de dépasser les règles contraignantes qui t’excédaient pour en trouver d’autres, moins écrites.
Tu cherchais les moyens de t’accomplir autrement qu’avec le seul texte ou la seule parole. Et sans doute tu as eu avec certains de tes amis musiciens des conversations, des regards, des intimités que les autres ne pouvaient pas partager.
Rappelle-toi Châteauvallon. Cette colline au-dessus de Toulon qui, avant de donner son nom à un feuilleton télévisé, abritait un fabuleux festival de jazz.
Une année, tu avais notamment été le chauffeur de Charles Mingus.
Tu avais pour mission de l’accompagner à l’hôtel, à l’aéroport, voire dans d’autres endroits moins recommandables. J’ai le souvenir qu’il t’avait épuisé, mais pas dégoûté de la musique, c’est le moins qu’on puisse dire.
C’est lui qui t’accompagne dans ce départ, avec Eddy Louiss, dont Léa vous a parlé.
Christophe, tu pars avec beaucoup de secrets, mais nous sommes aujourd’hui nombreux à éprouver une vraie tristesse.
Sois tranquille, sur terre, on ne t’oublie pas.
Sur le registre funéraire
A Christophe
En souvenir de nos quatorze années passées ensemble, de vie commune, des moments heureux, joyeux, festifs, de nos escapades, de notre complicité rieuse, mais aussi de notre refus du conformisme;
Alors, … ensuite
La vie n’a pas été facile, les tourments, les querelles et les violence ont pris le pas
Alors…
Nos trajectoires ont divergé.
Bon vent, dans ton nouvel espace infini, à nouveau heureux
Evelyne
Bon voyage que ce soit plus apaisant de l’autre côté
Mathilde
Je viens d’apprendre pour ton diplôme de psychologie du travail ! Félicitations ! Une dernière pour la route. Jean qui rit, Jean qui pleure.
A une prochaine
Léa
On a beaucoup ri avec toi, on a beaucoup aimé. Parfois tu étais impatient, impénétrable. Mais on aimait tes secrets.
Tu nous manques
Frédéric
Vivant à Pondichéry en Inde, depuis un an, je ne pourrai être des vôtres demain. Mais sachez je serai de tout cœur avec vous, malgré la distance, malgré tout ce temps sans vous voir et vous connaître un peu plus.
Nous n’avons pas eu beaucoup d’occasions pour cela, mais de vous trois mes cousins germains, c’est Christophe que j’ai un peu plus approché. C’était il y a longtemps maintenant, presque 30 ans, mais je garde un souvenir très vif de quelques dîners avec lui et Françoise à Paris, non loin de la rue Pierre Bayle où Françoise m’avait hébergée quelques semaines. Nous avions eu une discussion qui me revient très souvent en tête, autour de la différence de mélodie qu’il y a entre la musique occidentale et orientale – si on peut les caractériser ainsi. Christophe expliquait très bien comment, en écoutant de la musique orientale avec nos oreilles habituées aux gammes chromatiques, il y a ce sentiment que l’on tourne autour des notes que notre oreille attend ou espère, parce que l’écart entre les notes n’est pas tout à fait le même dans les deux traditions. Je n’ai pas les bons termes musicaux pour redire ce qu’il expliquait avec beaucoup de précision et d’érudition, mais je repense à lui à chaque fois que j’écoute ou entends de la musique venue d’ailleurs. Et cela arrive très souvent en Inde, encore la semaine dernière lorsque le prêtre du temple hindou qui est devant chez moi chantait à tue-tête une mélodie formant des arabesques qui semblaient tourner autour du but que mes oreilles attendaient, sans jamais l’atteindre.
J’ai de bons souvenirs aussi à Anzy, où je suis souvent venue voir Françoise dans les années 90, et où il commençait à s’y installer. J’y ai croisé Léa, toute jeune, au moment où j’y étais venue pour écrire au calme mon mémoire de master, avant de partir ensuite au Népal pour quelques années. La vie m’a ainsi embarquée ailleurs et je ne suis plus repassée par là. Je sais que sa vie a été compliquée, mais je reste avec ces beaux souvenirs et cette idée musicale qui me trotte souvent entre les oreilles.
Je pense bien à vous dans ce moment de réunion familiale autour de Christophe, et je regrette de ne pas pouvoir être parmi vous comme j’avais pu l’être au moment de l’enterrement de François. Vous êtes les bienvenus à Pondichéry, si l’un/l’une d’entre vous veut nous rendre visite et rattraper tout ce temps.
Blandine Ripert
Mes pensées amicales vont vers Christophe et vous , sa famille.
Bises
Marie-Hélène Sénéchal
Bonsoir Frédéric, ce petit mot pour te transmettre toutes mes pensées à la veille des funérailles de Christophe. Je pense et penserai demain très fort à toi, à Bertrand, à ses filles et à tous vos proches qui l’ont connu. Et j’espère aussi qu’on trouvera l occasion de se revoir prochainement. Je t’embrasse
Maïlys Ripert
Je suis retenu par des Rendez vous à l’extérieur et ne pourrai malheureusement pas assister aux obsèques de votre frère Christophe .
En ces pénibles circonstances je vous présente mes sincères condoléances
Jean Marc Pommier, maire d’Anzy le Duc
Avec toi en pensée Fred. Ces moments sont toujours difficiles et douloureux. Je t’embrasse,
Christine Souillard
Je pense à Christophe, beaucoup, ça me fait triste.
Hier, je repensais à sa musique que j’avais trouvé très jolie un jour.
Et puis, il avait fait toute la route depuis Anzy, avec Françoise, sous la tempête de neige, jusqu’à ici, pour ne pas rater l’enterrement de maman, le 30 janvier 2012. Il y a avait tant de neige que maman n’avait pas pu aller au cimetière, seulement le lendemain.
Qu’il soit apaisé maintenant
Véronique Baillot
Je suis très triste d’apprendre le départ de Christophe. A ses enfants et à leur mère, à Frédéric et Bertrand, j’aimerai partager votre peine et vous assurer de toute mon affection
Michel Baillot
Vincent et moi pensons fort à vous et à toute la famille des François et nous partageons votre chagrin. Nous sommes en bateau et ne pourrons pas être avec vous à Anzy le 17 mais serons présents par la pensée
On vous embrasse tous
Anne-Carole Baillot
Je pense fort à lui, à vous. Je ne pourrais hélas pas être présent
Mathieu Baillot
Triste nouvelle.
Mince alors, je me souviens de lui en forme et moins en forme, mais cette nouvelle m’attriste. Je vous embrasse tous bien fort.
Sophie Heude
Triste nouvelle effectivement que l’une des premières disparitions de notre génération (Je crois que la première fut Fanchette …) en plus, celle d’un cousin que la vie n’a pas vraiment gâté, un cousin que j’ai croisé presque régulièrement au fil des anniversaires et des disparitions des générations précédentes.
Et quant à la sépulture a laquelle je ne pense pas, malheureusement, pouvoir assister.
Ici, nous sommes en plein remplissage de cartons de déménagement pour vider l’appartement que nous devons remettre à l’acheteur le 30 septembre 2021, et un déménageur qui procédera au chargement les 23 et 24 septembre … destination l’ile de la Réunion ou vous serez toujours bienvenu …
bref, une période un peu lourde à nos âges …
Très grosses bises à tous et une pensée spéciale pour Christophe …
Eric Baillot
Oui c’est vraiment une bien triste nouvelle.
Je pense beaucoup à lui et suis fort avec vous depuis l’Allemagne
Bon courage, je vous embrasse chaleureusement, toi et les tiens
Etienne Baillot
J’ai appris hier avec beaucoup de tristesse le décès de Christophe
Croyez bien Frédéric et toi à toute mon affection
J’ai l’impression que la vie n’a pas été très drôle pour lui malgré tous ses talents
Artistiques. Je garderai le souvenir d’un sacré musicien, j’espère qu’il pourra jouer du saxo pour vos parents là-haut …
À bientôt
Olivier Baillot




















CHER BERTRAND
C’EST MICHEL QUI M’A AVERTI DE LA DISPARITION DE CHRISTOPHE.JE VIENS DE PARCOURIR TOUT TON TEXTE EMOUVANT ET TRISTE . IL Y A PEU DE TEMPS , IL M’AVAIT TELEPHONE GENTILLEMENT ET J’AI TOUT DE SUITE RESSENTI DERRIERE CET APPEL UN P EU COMME
UN DESIR DE SECOURS MAIS ,PLUS ,, UN BESOIN DE RECONNAISSANCE DE SON APPARTENANCE A LA FAMILLE BAILLOT. .POUR REVENIR EN ARRIERE,: LORS D’UN DEJEUNER DEVENU COUTUMIER CHEZ PIERRE,,A NOEL ET TOUT DE SUITE APRES LES EVENEMENT DE 68. IL ETAIT ASSIS PAR TERRE ET INTERROGE PAR PIERRE ?JE CROIS ,!! IL ‘S’EST EXPRIME ,,BRAVANT ,UN PEU TOUS LES MEMBRES DE LA FAMILLE PRESENTE ,EN LOUANT TOUT CE QUI AVAIT ETE DIT DURANT CES JOURS « REVOLUTIONNAIRES QUI ON T BOUSCULE , A JUSTE CRAISON,,CERTAINS PRINCIPES DE COMPORTEMENT DE NOTRE GENERATION S’APPUYANT SUR L »ENORME ERREUR « IL EST INTERDITID’INTERDIR » AUJOURD’HUI, CET ADAGE EST ENCORE SUIVI PAR LES « ANGES DE LA MORT » QUE SONT LES ANTIVACC.??? (je n’exagere pas!! »
ENSUITE CHRISTOPHE A EU QUELQUES BONS MOMENTS AVEC VOUS ET SES FILLES AUTOUR DE LA MUSIQUE ; TES DEUX MERVEILLEUX PARENTS ONT DU BEAUCOUP SOUFFRIR DE NE POUVOIR COMMUNIQUER AVEC LUI LORS DE SES ADDICTS;; ENFIN ,JE ME DEMANDE SI NOUS N’AURIONS PAS DU NOUS RAPPROCHER DAVANTAGE DE LUI? BIEN QUE VOUS ETIEZ TOUS DERRIERE..?? ALORS » RIP « CHRISTOPHE DANS L’ESPERANCE SI BIEN DESCRITE PAR PEGUY ,, POUR MOI SEUL GAGE DE SERENITE JE VOUS EMPBRASSE
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