Il faut tourner la page (Claude Nougaro)
Ce samedi 21 mars, je devais transmettre symboliquement mon écharpe tricolore à l’occasion de la cérémonie d’installation du nouveau maire et de l’équipe élue dimanche dernier. Durant cette période de transition, beaucoup de Templemarois me demandent si ce n’est pas « trop dur ». Invariablement, je réponds que j’ai choisi de ne pas solliciter de nouveau mandat, et je l’avais annoncé auparavant. J’ai donc eu tout loisir de m’y préparer et d’envisager ce que le futur me réserve.
J’ai donc des projets, plus personnels, plus familiaux, mais il n’est pas impossible que je trouve encore de belles occasions de servir autrui, sans doute moins officielles, moins formelles, mais tout aussi passionnantes.
J’aurais bien aimé que cette transition soit moins stressée, ce redoutable virus COVID-19 s’étant invité à l’impromptu, interdisant les effusions, les poignées de mains. Et puis maintenant, il nous est demandé de reporter l’installation du nouveau conseil. Je vais continuer à gérer les « affaires courantes » dans les semaines qui viennent.
J’ai un regret en revanche : cette période de confinement nous oblige les uns et les autres à réduire à leur plus simple expression nos échanges verbaux. J’aurais pourtant aimé pouvoir témoigner de mon affection à celles et ceux avec qui j’ai œuvré durant ces 25 années au service de la commune par une poignée de mains, une chaste embrassade, une accolade.
J’aurais aimé trinquer avec ces élus municipaux, ces salariés de la commune, ces acteurs de la vie associative, ces anonymes qui ont facilité ce travail envahissant mais passionnant au service de la population. Mais nous trouverons le moyen de nous rattraper, le moment venu.
Quoiqu’il arrive, ce satané microbe ne pourra nous enlever les souvenirs, la satisfaction de nous être engagés pour le bien commun, le plaisir d’avoir contribué à faire changer sans la dénaturer cette commune que nous aimons.
Et puis les Templemarois nous démontrent quotidiennement ces derniers jours, à l’occasion de cette crise sanitaire, qu’ils savent se montrer solidaires, attentifs à leurs voisins, mesurés, disciplinés. Du coup, leurs élus doivent se montrer à la hauteur. Nous aurions bien évidemment souhaité qu’ils soient plus nombreux dans les bureaux de vote. Il reviendra à chacun d’en tirer les conséquences pour les prochains scrutins.
Je transmets dès à présent à l’équipe qui va prendre la suite mes vœux les plus chers de réussite.
Je l’ai dit à beaucoup de celles et ceux que j’ai rencontrés récemment : je demeurerai quoiqu’il arrive un observateur attentif, prêt à donner des conseils si on m’en demande, mais très respectueux du rôle de chacun, et de la distance qu’il convient de prendre avec la marche des affaires.
Je pense beaucoup à celles et ceux qui ont gagné, et je leur souhaite de ressentir dans leurs projets les mêmes plaisirs que ceux que nous avons vécus, en respectant je l’espère l’œuvre de tous leurs prédécesseurs. Je pense aussi beaucoup à celles et ceux avec qui j’ai travaillé durant ces dernières années, et qui ont échoué dimanche dernier. Ils doivent et ils peuvent garder la tête haute : nous avons toujours agi de manière désintéressée, avec le souci du meilleur service envers les habitants de notre commune.
Mais c’est le principe de la vie publique, il y a des échéances démocratiques à l’occasion desquelles les mandats sont remis en question. J’ai d’ailleurs parfois trouvé que ces mandats étaient très longs, trop longs, même si très souvent le temps des projets est bien plus long que le temps de la vie démocratique.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs les membres du futur conseil municipal de Templemars, soyez enthousiastes comme nous l’avons été, et bon vent, dès que possible !
Baillot. La retraite 