Lille-Hardelot : ma madeleine à moi

Cela fait une bonne trentaine d’années que je pratique Lille Hardelot. J’y ai vécu pas mal de galères, mais tellement de satisfactions ! Les sportifs quels qu’ils soient, quel que soit leur niveau, connaissent ce sentiment : se préparer pour UN événement pendant plusieurs semaines, des mois parfois, vivre l’anxiété des derniers jours, le trac parfois, et le moment venu, être au rendez-vous, avec ses faiblesses et ses forces. Et vivre ce plaisir des conquérants de l’inutile, au bout de l’effort et de la route.

J’ai beaucoup de souvenirs de ces kilomètres sur deux roues, en trente ans. Par exemple ceux partagés avec Edouard Pluta, qui habitait à quelques pédalées de chez moi, l’âme de Lille Hardelot à l’époque. Je lui rendais parfois visite, dans les semaines qui précédaient l’échéance. Il pestait contre la paperasse, les envois tardifs, et les piles de bulletins d’inscription… Edouard était le secrétaire de l’URFA (Union des randonneurs Flandres Artois), un peu la mémoire, le juge, le mentor en bref. Peu de gens sur cette terre peuvent se targuer, à l’époque et même aujourd’hui, d’avoir inventé un col ! Voici ce que dit Wikipédia à propos d’un col : Topographiquement et topologiquement parlant, le col est une structure « en selle de cheval » formée en montagne par l’intersection d’une ligne de crête et de deux talwegs situés de part et d’autre, c’est-à-dire :

  • le point le plus bas entre deux sommets appartenant à la même arête ;
  • le point de passage sur la ligne de crête le moins haut entre deux versants de montagne.

Avec les « Audax » tournaisiens, Edouard en avait dégotté un non répertorié, la Croix Jubaru, au pied du mont Saint Aubert, qui plafonne lui-même à 149 mètres… C’est désormais le col le plus septentrional de France, voire d’Europe, parce que je vois mal les Belges, les Néerlandais, ou les Scandinaves pouvoir nous le contester. Pour tout savoir sur Edouard, c’est ici.

Aujourd’hui, la randonnée a été reprise par Philippe Crépel, ancien coureur, ancien directeur sportif, ancien agent. Il en a connu aussi des épreuves, Philippe pour perpétuer ce rendez-vous et quelques autres comme le Ch’ti Bike Tour, fin août. Il montre en tout cas que les sportifs de haut niveau peuvent se reconvertir en formidables accélérateurs du sport de masse.

J’ai dû emprunter les routes de Lille-Hardelot une bonne vingtaine de fois. La randonnée a même changé de nom quelques années pour devenir Lille Calais, avant de revenir à ses premières amours. J’ai donc arpenté tout ce qui grimpouille un tant soit peu entre la métropole et cette élégante plage de la mer du Nord. Le Haut-Pichot, la Calique, la côte de Parenty ont désormais moins de secrets pour moi. Mais chaque année, sauf cas de force majeure, je suis au rendez-vous.

Ce dimanche 2 juin 2019, nous étions 7500 à pédaler entre Lille et Hardelot, aux côtés de Joop Zoetemelk et bien d’autres anciens. Voici mon périple et mon diplôme

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